Mes mémoires I
Lorsque j’étais enfant et que je travaillais à la mine de bérinium, bien souvent je ressortais la peau sale et je me questionnais éperdument pour savoir s’il ne serait pas plus pratique de faire faire mon travail par un enfant sale de naissance.
Mon père, qui était âgé de 798 ans, parce qu’il portait en lui l’anneau qui les gouvernait tous, trouva cette idée fort intéressante, si bien qu'après m'avoir cassé les deux bras et battu à mort pour avoir osé prendre la parole, en vint donc à rechercher un petit sauvage de ma planète natale afin d’accroître ses revenus pour se payer quelques bonnes choppes supplémentaires.
A l’instar des chimpanzés, ils ont le grand avantage d’être souple et d’avoir un poil soyeux, c'est d'ailleurs sur ce modèle que durant les 15 années suivantes nous ne fûmes alimentés qu'à l'aide de bananes et enfermés dans une cave noire comme le fond d’un cul, et nous le serions encore sans la visite d’agents des sauvages maltraités, qui reprocha à mon père d'avoir attaché Cheeta (j’avais voté, sans résultat, pour qu’on l’appelle Lassie pour l'humaniser un peu) à un radiateur électrique non conforme.
Il nous manqua tellement par la suite, plus personne pour nous tabasser lorsque nous rentrions joyeusement d’une dure journée à la mine et que lui rentrait complètement bourré après sa longue journée d’écumage de tous les bistrots du coin (deux misérables caftards complètement pourris). Bien sur il ne sentait guère bon, et ses attitudes étaient plus animales qu'humaines mais on l'aimait bien. C’était tellement bon de se sentir écouté lorsque nous ouvrions la bouche pour qu’il nous la referme à coup de ceinturon ou de clé à molette. Non vraiment quel gâchis, quel scandale que des enfants soient séparés de leur famille.
Comme il me manque mon sauvage, encore aujourd’hui je pense à lui.
Accueil 
Dernières images 
Ven 1 Avr - 20:28