Ils devaient se voir dans un petit bar méconnu, provincial, n’ayant pas encore de réputation. Neuf, mais déjà usé, lieu idéal de rencontre pour tout cinéaste amateur de célèbres clichés. Et pour ne pas faillir à la règle, ce soir-là, à 10h tapantes, arrivait Suscrofate, enveloppé dans un long drap noir, partant des pieds pour recouvrir son front, seule une fente laissait percer un regard scrutateur, la science des détails était le fondement des autres, et il tentait de la maîtriser toujours mieux encore. Les pas étaient silencieux, et il attendrait maintenant son compagnon, qui lui, arriva en toge blanche, ses cheveux étaient légèrement blouclés et plutôt longs, un visage efféminé, mais un corps robuste, qui avait l’air de pouvoir résister même à un baton dans le cœur…
Ils s’assirent, s’assurèrent de leur nom, et Suscrofate commença à examiner son élève, celui qui était venu le voir, afin de dominer une planète, d’apprendre à domnier une planète…
Ah, nous, les maîtres, se disait souvent l’instructeur…
Bien sûr, afin d’assouvir son ambition, on pouvait tuer les forts, tuer les majorités, tuer les embêmes, manipuler les populations, devenir une éminence cachée, mais il existait un meilleur moyen encore…
Alors, il commença à instruire son élève, et espérait que celui-ci serait attentif de tout son être, car s’il oubliait quelque chose, il courrait à sa perte…
Toi, disciple de l'adulation, devras mettre au point un système de masse, système destiné à cacher ta dictature, à préserver ta vie, et à être victorieux face à l'adervsité.
Toi, disciple des forts, devras mettre au point un moyen de t'imposer parmi le peuple, mais parce que l'imposition est dangereuse, il te faudra être prudent, et toujours garder en réserve une excuse derrière laquelle de réfugier.
Toi disicple de la préservation, tu devras inventer une méthode te permettant de garder le trône durement concquis, sans jamais échouer.
Toi, discple du pouvoir, devras régner par la voix et la douceur de la parole, plutôt que par l'arme, par la fidélité plutôt que par la terreur, souviens toi qu'assassiner une foule pouvant t'être bénéfique est une faute de rendement.
Toi, disciple, sache que l'erreur n'est pas fatale, mais ne pas la voir seras te planter un poignard dans le dos, de ta propre main.
Sache aussi que pour arrive à chacun de tes objectifs, il existe plusieurs solutions, toutes doivent néanmoins te présenter en unique guide matériel.
La plus grande des solutions, celle qui fit d'un homme un Saint, des autres des esclaves, est de créer la Religion.
La religion, c'est l'explication de l'Incompris.
La religion, c'est l'adulation de celui qui Sait.
Si tu sais, tout te sera offert, les vies, les morts, le faste, mais surtout, l'amour et l'adulation, sots, et bêtes.
Tu le sais, l'homme a une attitude par défaut néfaste envers l'Incompris.
Sauf lorsqu'il estime l'objet de l'Incompréhension plus puissant que lui.
Alors, non seulement il l'adule, mais aussi, il vit pour lui, et par lui.
Ainsi, tu devras être celui qui explique l'Incompris pour que les hommes te vénèrent.
Si tu expliques l'Incrompris de façon basique, l'Incompris perdra de son symbole, et les hommes le renieront.
Tu devras expliquer l'Incompris de manière complexe et détaillée, de sorte que l'explication ne soit pas de vulgarisation, mais de nature à dérouter le lecteur.
L’Incompris est ce qui est ancien, éternel, ou trop loin dans le futur pour que les hommes puissent s’imaginer ce que c’est… la création, ou la mort sont d’excellents sujets.
Tu le sais, l'homme doute devant le doute, prend peur devant la peur, il est un animal sauvage, ne pouvant penser par lui même, tires-en profit.
Ainsi, sois sûr de toi lorsque tu feras preuve d'assez de bonté pour t'adresser à lui, insufle lui du courage par la dureté de tes traits, commande-le sans demande, sans politesse, et sans égalité. Tu es celui qui ordonne, il est celui qui obéit.
Il est le chien, tu es le berger, oui, le berger de leurs pauvres âmes aveugles devant ton savoir, sourde à ton hypocrisie, insensibles face à la grandeur de la manipulation que sur eux, tu exerces.
Mais l’homme est une mine d’hormones instables et sans raison d’être, qui, au détriment de la logique, permettent à l’homme d’avoir ce qu’il croit être des sentiments d’origines mystiques…divine ! Tu influeras, non pas sur leur bon-sens, car ils n’en sont point doté, mais sur leurs émotions. Crée une morale !
Tu le sais, l’homme s’agenouille devant l’Incompris, je viens de te l’apprendre, mais il cherche toujours à comprendre, et cela, il te fait l’utiliser, l’homme est sot, et comprend par les autres, offre lui ta sainte parole pour doter son cœur et son âme d’yeux.
Tu le sais, alors que l’homme plonge dans le temps et en prend le plus possible avant de vouer l’adulation que tu recherches, il ne lui faudra qu’une seconde pour te renier, renier ton savoir, renier ta bonté, renier ta régence sur lui, mais aussi renier ta vie. Lorsquer tu fais des erreurs, ce n’est pas toi qui les fais, il faut que tu dises à ton peuple que les Dieux t’ont averti de quelque mytique vérité, ou que quelconque fidèle commis une hérésie, qui lui coutera le présent de la vie, présent que tu diras que les Dieux veulent lui retirer, car mauvais usage en a été fait.
Oui, ton règne sera celui du bouc-émissaire et de l’injustice.
Ou appelé aussi la justice divine.
De tous temps, les hommes firent fonctionner leur justice sur une volonté puissantissime et extérieure, c’est injuste, car ne dépendant que de la volonté d’une personne, mais la divinité lui donne tous droits.
Tu le sais, l’homme est par nature social, sans son égal à ses côtés, il a peur, car il ne connaît rien. Ainsi, il fera tout pour garder quelqu’un avec lui, pour cela, il oubliera ses différents, pour cela, il oubliera sa réflexion, pour cela, il oubliera qu’il est unique, et se plongera dans une masse informe et bête, guidée par un même esprit, qui devra être le tien !
Jamais tu ne prendras d’initiative en ton nom, mais en celui du Dieu que tu sers fidèlement. Ce Dieu, tu le sais, c’est toi.
Car tout ce que tu veux peut être fait, aie une immense volonté.
Il te faudra être le seul Dieu qu’ils adulent, pour cela, point d’images de celui que tu représentes ne seront faites, les hommes te verront, Toi.
Il ne faudra pas salir ton nom, tu empêcheras les fidèles du Dieu que tu créas pour aussouvir ton pouvoir de trop user de ce mot : « Dieu ».
Le peuple est heureux lorsque occupé, tu les feras travailler aussi longtemps que possible, mais attention, alisse leur une journée,a fin qu’ils puissent réfléchir à tout ce qu’ils te doivent, ils t’en seront d’autant plus reconnaissant.
Ton peuple doit être en grand nom, pour conquérir, et t’obéir, empêche le meurtre, le vol, le viole, et tout ce qui pourrait les contrarier entre eux.
Tu veux savoir la vérité, empêche les de mentir.
Quelques recommandations que tu dois suivre, fais les connaître à tes fidèles, que tes fidèles s’en souviennent.
Maintenant, pars, et gouverne.
Alors, mon élève du jour partit, il m’avait confié qu’il avait repéré une planète sous développé, inconnue des cartes spatiales, vivant encore à l’âge de l’Idiotie.
Je le rappelai, avant qu'il ne sortit, et lui lançai :
Et n'oublie pas, si ta planète est bête, n'hésite pas à te sevir de la technologie, croire à un miracle fera de toi un Prophète !
Je me rendis compte que plusieurs empereurs avaient écouté ce que je disais, au visage plus ou moins approbateur, je les invitai donc à me questionner sur ce que je venais d'expliquer à mon élève.
Puis, je rangeai le sac d'or qu'il m'avait donné, pour ce cours de Sagesse, dessus, par prétention, il avait marqué son nom.
"Moïse"